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Libération

Les joints de 2004 pas pires que ceux de 68

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publié le 26 juin 2004 à 1h14

«Les scientifiques sont tous d'accord : le cannabis n'est pas une drogue inoffensive. D'autant que sa concentration en principe actif, aujourd'hui, est souvent dix fois ce qu'elle était dans le joint des soixante-huitards», déclarait en octobre le sénateur Plasait, auteur d'une proposition de loi sur les stupéfiants déposée la semaine dernière. Quant au tsar américain antidrogues, John Walters, il parle lui de «crack de marijuana» par analogie au puissant dérivé de la cocaïne. Récurrent, ce thème est devenu l'un des principaux arguments des partisans de la prohibition du cannabis. A l'occasion de la Journée mondiale contre les drogues (lire ci-dessous), l'Office européen des drogues et toxicomanies (OEDT) publie, ce samedi, un rapport qui bat cette idée en brèche.

«Les affirmations, dans les médias populaires, selon lesquelles la concentration en THC (principe actif, ndlr) du cannabis aurait augmenté de 10 fois ou plus dans les dernières décennies ne sont pas confirmées par les données, limitées, disponibles en Europe ou aux Etats-Unis», balaient d'emblée les chercheurs.

Depuis plusieurs années, ce taux de THC tournerait dans la plupart des pays «autour de 6 à 8 %». Deux exceptions : les Etats-Unis, mais «avant les années 80, la concentration du cannabis (1 %) y était très faible comparée à l'Europe». Et les Pays-Bas, «où en 2001-2002, elle a atteint 16 %». Pourquoi les Pays-Bas ? Car, rapportait cet hiver l'économiste néerlandais Adrian Jansen, plus de 80 % de l'herbe fumée s