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Libération

Venezuela: le Maracaibo malade de sa «tache verte»

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publié le 1er juillet 2004 à 1h17
(mis à jour le 1er juillet 2004 à 1h17)

Maracaibo, envoyé spécial.

Après avoir fait 500 kilomètres vers l'ouest, le voyageur en provenance de Caracas emprunte le pont Urdaneta. Depuis ce gigantesque ouvrage d'art de plus de huit kilomètres, situé à la porte de Maracaibo, la deuxième ville du Venezuela, il peut observer les joyaux de la région: le lac salé le plus étendu d'Amérique du Sud ­ 13 000 km2, soit plus que l'Ile-de-France ­ et les pétroliers qui transportent 30 % du brut national, extrait plus au sud. Mais depuis un mois et demi, on aperçoit surtout d'immenses nappes vertes ballottées au gré des courants. Des nappes de lentilles d'eau.

Oiseaux migrateurs. Décelées au sud en début d'année, les lentilles se sont épanouies au centre et à l'ouest, jusqu'à occuper 15 % de la surface du lac fin mai. Aujourd'hui, ce sont quelque 1 400 km2 qui sont encore couverts de vert, non qu'il y ait moins de lentilles, mais elles se sont agglomérées sur les rives. A Santa Rosa, ravissant quartier sur pilotis, on ne distingue plus l'eau entre les baraques de bois. «Chaque jour, il y en a plus que la veille», déplore Jose Calistro, assis à la terrasse de son bar déserté par les touristes. A quelques mètres, un gosse se plaint, montre son bras qui le gratte, il est tombé la veille dans l'eau glauque. Les lentilles ne sont pourtant pas toxiques. Leur seul tort est de se dupliquer très rapidement : trois jours en conditions optimales. Et aucun remède n'a, à ce jour, été trouvé pour les arrêter, ni même pour les freiner.

Cette proli