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Libération

Un fonds mondial en état de manque

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publié le 3 juillet 2004 à 1h20

La lutte contre les pandémies (sida, tuberculose, malaria) est une bagarre «difficile, tellement difficile. On n'a pas le droit de déprimer». Ce constat volontariste émane d'Hélène Rossert, directrice générale d'Aides et vice-présidente du Fonds mondial contre les pandémies. Lancé il y a trente mois, après son adoubement par le G8, et chargé de financer la guerre contre des fléaux qui font 6 millions de morts par an, le fonds vient d'approuver, dans son quatrième cycle de négociations, une nouvelle allocation de 968 millions de dollars au financement de programmes. «Cela porte à 3 milliards les engagements dans 128 pays», assure Richard Feacham, son directeur exécutif. De quoi, dit-il, «mettre sous antirétroviraux 1,6 million de malades du sida, donner des traitements contre la tuberculose à 3,5 millions de personnes et fournir 108 millions de moustiquaires imprégnées contre le paludisme». De quoi, aussi, tenter de faire passer un message fort à la veille de la 15e conférence internationale sur le sida à Bangkok, du 11 au 16 juillet, consacrée cette année à l'accès aux traitements.

Trou. «2004 a été terrible, reconnaît l'un des directeurs du fonds. Les enjeux mondiaux se sont déplacés vers la lutte contre le terrorisme. Bush nous a évacués en une ligne au G8 de Sea Island.» Et l'outil censé lever chaque année 10 milliards de dollars, comme l'espérait Kofi Annan en 2001, s'avère loin des rêves du secrétaire général de l'ONU. Seul 1,5 milliard de dollars a été promis par les Et