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Libération

Un voyage en ballon pour le fioul du «Prestige»

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publié le 6 juillet 2004 à 1h20

Madrid de notre correspondant

Une tâche de titans. Une gageure technologique de près de 100 millions d'euros. Dix-neuf mois après le naufrage du pétrolier Prestige au large de la Galice, à l'origine de la pire marée noire survenue en Espagne, les autorités ont mis en branle une opération de longue haleine à laquelle personne ne s'était jamais attelé : récupérer le fioul demeuré à l'intérieur de l'épave du Prestige, une «bombe à retardement» gisant à 250 km des côtes galiciennes, à une profondeur de... 3 800 mètres. Commencées fin juin, ces manoeuvres, dont le terme est prévu début septembre, «permettront de mettre un point final à la catastrophe écologique», dit-on de source officielle. Après s'être brisé en deux, le 19 novembre 2002, le pétrolier libérien ­ battant pavillon des Bahamas ­ avait largué 64 000 tonnes de fioul en mer, polluant 2 600 km de littoral espagnol et français. Mais, alors que les côtes ont (presque) retrouvé leur virginité suite aux opérations de nettoyage, il restait à trouver une solution pour les 13 000 tonnes d'hydrocarbures que renferment encore les cales. Et qui, contrairement aux dires du gouvernement Aznar, ne se sont jamais solidifiées. D'autant que du fioul n'a cessé de s'échapper de la carcasse du Prestige : depuis le naufrage, il a fallu colmater un total de vingt fuites.

Effort colossal. L'an dernier, après de longs mois d'expertise et d'atermoiements, la firme pétrolière espagnole Repsol, chargée de cette délicate mission par le gouvernemen