Bangkok, envoyé spécial.
Le vaccin antisida n'a plus la cote. «C'est d'une extrême complexité», se défendent tous les experts. «Pas avant dix ans», estiment les mêmes. En tout cas, rarement une conférence internationale sur le sida, comme celle de Bangkok, aura été aussi peu prolixe sur cette question.
Les derniers résultats de recherche clinique sont, il est vrai, particulièrement décevants. A Bangkok, ont été ainsi présentées les données d'un vaste essai de phase 3 (1), effectué en Thaïlande. Premières du genre, elles étaient très attendues, même si on savait depuis quelques mois qu'elles n'étaient pas très encourageantes. Lancé il y a près de trois ans, l'essai en question a consisté à tenter de protéger quelque 2 500 toxicomanes par voie intraveineuse . La moitié d'entre eux recevant un vaccin, l'autre moitié un placebo. Au bout de deux ans, les médecins ont noté que le groupe placebo a connu 105 infections, et le groupe vaccin... 106. Bref, efficacité nulle.
«En même temps, a tempéré hier José Esparza, responsable du dossier vaccin dans la fondation Bill Gates, il y a un aspect positif. On a pu voir que des essais vaccinaux à grande échelle étaient possibles. Un autre essai de phase 3 est d'ailleurs en cours en Thaïlande, incluant cette fois-là 16 000 volontaires.» Et ce responsable de refuser de sombrer dans le pessimisme, notant même une montée en puissance de la recherche. «Ces deux dernières années, 22 candidats vaccins ont été testés en phase 1 ou 2. Chiffre qu'il fau