Bangkok, envoyé spécial.

Il est devenu une sorte de mascotte mondiale de la lutte contre le sida. A chaque conférence internationale, lorsque Nelson Mandela arrive, les milliers de congressistes basculent. Comme s'ils croyaient, en le voyant, que tout pouvait être possible.

Vendredi, à Bangkok, lors de la clôture de la quinzième conférence, ce fut encore le cas. Un de ces rares moments où la lutte prend un visage. «On m'invite toujours pour les clôtures, a raconté, dans un grand sourire, le vieux militant. Peut-être est-ce dû à mon âge ? Après demain, le 18 juillet, j'aurai 86 ans. En tout cas, c'est le plus beau cadeau d'anniversaire que de voir l'engagement renouvelé des leaders, dans tous les secteurs de la société, dans la lutte contre le sida.» A ses côtés, beaucoup de dirigeants, dont Sonia Gandhi, symbole d'un des pays les plus touchés par l'épidémie. L'«engagement politique», voilà le maître mot de ce congrès de Bangkok. «Mettre la lutte contre le sida au sommet de toutes les priorités», a affirmé Graça Machel, épouse de Nelson Mandela et militante emblématique, ajoutant : «Nous devons entrer dans l'ère des promesses tenues.»

Indéniablement, depuis peu, la communauté internationale s'est réveillée dans la lutte contre cette pandémie. Les traitements se diffusent peu à peu dans les pays en voie de développement. L'OMS s'est engagée à ce qu'en 2005 trois millions de patients soient traités dans le monde (contre 400 000 aujourd'hui). Avec la création, en 2002, du Fonds glo