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Libération

Les ruses du Japon pour harponner la légalité

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Achats de votes, réseau de pays amis... l'objectif de Tokyo est la levée du moratoire.
publié le 19 juillet 2004 à 1h30

Tokyo, de notre correspondant.

Masayuki Komatsu, 50 ans, directeur de la recherche et de l'environnement à l'Agence nipponne des pêches (Tokyo), est remonté. Et le soutien du président danois de la Commission baleinière internationale (CBI), qui se réunit aujourd'hui à Sorrente (Italie), devrait doper sa pugnacité. Ce haut fonctionnaire qui a longtemps représenté le Japon à la CBI, est persuadé qu'il faut parfois «dire ce que l'on pense» pour se faire entendre. Dès demain, il promet de monter au créneau ­ en coulisses ­ pour défendre bec et ongles le principe japonais de «pêche scientifique». Et contrer les récriminations de la CBI, de Greenpeace, du WWF (Fonds mondial pour la protection de la nature) et de l'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux), qui estiment que cette pêche est une «pêche commerciale déguisée» puisque «toute étude scientifique sur des mammifères marins peut se faire en pratiquant des biopsies sur des cadavres conservés».

Rôle clé. Considéré comme un négociateur ultranationaliste et tenace, diplômé de l'université de Yale (Etats-Unis) et sachant à ce titre «communiquer [ses] idées aux étrangers», Masayuki Komatsu jouera dès aujourd'hui un rôle clé. Après des années de déboires, le Japon tente le tout pour le tout : obtenir, par un vote positif, la validation de ses pratiques en haute mer. L'an passé, à la 55e réunion de la CBI à Berlin, Tokyo était passé tout près de la victoire, avec 24 voix de pays pressant les pays chasseurs de freiner