São Paulo, notre correspondante.
Biopirate, lui ? Le professeur Paulo Mazzafera ne décolère pas. Car c'est de cela qu'est accusé le chercheur brésilien de l'université publique de Campinas, qui a découvert une variété de café arabica naturellement décaféiné. Le président de l'association éthiopienne des exportateurs de café, Hailue Gebre Hiwot, assure que Mazzafera a volé les plants de café d'Ethiopie. Or, Mazzafera jure n'y avoir jamais mis les pieds.
«Expédition». «Les graines ont bien été cueillies en Ethiopie, mais elles l'ont été par une expédition internationale qui comptait d'ailleurs des chercheurs éthiopiens, menée à l'initiative de la FAO [organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture, ndlr], entre octobre 1964 et janvier 1965, dans le but de préserver les caféiers alors menacés par la déforestation en Ethiopie. La collecte s'est faite avec l'autorisation des autorités éthiopiennes, explique-t-il. Une collection de graines a été ensuite envoyée à des banques de matériel génétique en Ethiopie même, en Inde, en Tanzanie, au Portugal, au Pérou et au Costa Rica. C'est à ce dernier pays que le Brésil - le seul à avoir eu l'idée de rechercher un café naturellement décaféiné, en a demandé une copie, en 1973.»
Ces graines ont ensuite été plantées dans la province de São Paulo. Parmi les trois mille plantes obtenues, Mazzafera et son équipe en ont découvert trois contenant vingt fois moins de caféine que le café ordinaire. Mais, selon Mazzafera, qui assure que l