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Libération

Le ministre crie au loup

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publié le 20 juillet 2004 à 1h30

Est-ce le coup d'envoi de la chasse au loup? Hier matin, le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a donné son feu vert au tir de quatre loups en 2004 en cas d'attaques récurrentes des troupeaux, lors de la présentation de son «plan action loup». Trois préfectures sont concernées : les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes. Elles seules pourront procéder à ce que le ministre appelle pudiquement des «prélèvements».

Ravin.

Personnellement hostile à l'abattage des loups, Serge Lepeltier a revu sa copie après sa rencontre avec des éleveurs des Alpes-de-Haute-Provence début juillet. La mort, dimanche, dans ce département, de 140 brebis n'a pas dû faire pencher la balance en faveur du loup. Les bêtes s'étaient jetées dans un ravin pour échapper, selon le ministère, à une attaque.

Plusieurs conditions sont néanmoins requises: les préfets devront prouver que les éleveurs concernés ont bien subi des attaques «répétées sur un secteur donné» et ce malgré la mise en oeuvre de «moyens de protection adaptés». Il n'est pas non plus question de laisser aux éleveurs le droit d'appuyer sur la détente. Les tirs seront effectués par des gardes assermentés. Si les éleveurs tentent de déroger à la règle, «c'est la loi qui s'appliquera, a confirmé le ministre. Le loup est une espèce strictement protégée». Une réserve qui n'a pas manqué de s'attirer les foudres de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT). Autre bémol: le nombre de tirs sera réduit à trois si les trois pr