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Libération

Retour de harpon pour le Japon

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publié le 21 juillet 2004 à 1h31

Quand on a une épine dans le pied, mieux vaut l'enlever. C'est ce qu'a tenté hier le Japon, lors de l'assemblée annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI) qui se tient à Sorrente (Italie) jusqu'à demain. Le fer de lance du «parti des harponneurs» a tenté, lors d'une réunion de crise des 57 Etats membres, de faire exclure le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw), qui accuse Tokyo de corrompre des pays pauvres en leur fournissant une aide économique en l'échange de l'adhésion à la CBI et d'un soutien lors des votes. Au terme de discussions houleuses, la proposition japonaise n'a pas été retenue. «C'est heureux, commente Thilo Maack, qui suit les discussions pour Greenpeace. Car c'est évident qu'il y a corruption, certains pays sont si pauvres qu'ils n'ont pas de quoi payer les frais de leur présence ici, et pourtant ils sont là.»

Lors des assemblées plénières, les membres de la Commission baleinière internationale sont parvenus à un consensus sur la région Nord-Ouest de l'île russe de Sakhaline. Selon les scientifiques, cette région est un lieu essentiel pour la survie de la baleine grise, dont il ne resterait qu'une centaine de spécimens, et seulement 23 femelles en âge de procréer. Chose rare, la CBI s'est ingérée dans les affaires de sociétés privées, invitant Exxon, Shell et BP, qui prospectent dans la région, à y «cesser les études sismiques». «Malgré quelques réticences, le Japon et la Norvège, ont accepté ce consensus», souligne Thilo M