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Libération

Pièce à conviction : le «Casablanca» et sa traînée d'hydrocarbures

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publié le 22 juillet 2004 à 1h32

A cause de cette photo, prise par un avion des douanes, le commandant espagnol du porte-conteneurs Casablanca, battant pavillon des îles Canaries, devra répondre devant le tribunal de Brest le 18 janvier 2005 d'un délit de rejet illicite d'hydrocarbures en mer. Il a été surpris, au large de la pointe de Penmarc'h (Finistère), traînant dans son sillage une pollution de 6,5 kilomètres de long sur 40 mètres de large. Si les pollutions illicites en mer sont fréquentes, il est compliqué de prendre les navires en flagrant délit et de prouver la pollution. Depuis le jugement du Traquair, en 1994, les photos sont reçues comme pièces à conviction. Mais la plupart des pollueurs volontaires profitent des mers agitées et des temps couverts pour agir, ces conditions rendant impossibles les missions de surveillance aérienne.

Pour le Casablanca, il en aura été autrement. Pris en flagrant délit, photos à l'appui, le navire a été dérouté le 13 juillet sur Le Havre. Devant les gendarmes qui ont auditionné l'équipage, le commandant du Casablanca a invoqué un problème technique et plaidé une pollution involontaire. Mais les expertises menées à bord ont montré une origine humaine au rejet en mer. Après quatre jours d'immobilisation et le versement d'une caution de 300 000 euros, le navire a été autorisé à quitter le port. Les avions des douanes surveillent quotidiennement les côtes. Les vols de détection des pollutions ont permis d'observer 343 pollutions en 2003 contre 276 en 2002. Quinze procès