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Libération
Interview

Réunis par un sentiment de discrimination

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L'ONU accepte tous les peuples se disant autochtones, d'où des revendications diverses.
publié le 23 juillet 2004 à 1h32

A Genève,

«Un autochtone, c'est un être humain qui erre dans les couloirs du palais des Nations à Genève depuis les années 20 à la recherche de droits dont il ne voit jamais la couleur.» Caustique, la définition d'Armand McKenzie, Innu (Québec), esquive sans mentir pourtant, une question cruciale et complexe. Comment définit-on un peuple autochtone ? Quels points communs entre Pygmées du Cameroun, Lakotas du Dakota, Mohawks du Canada, Maoris de Nouvelle-Zélande, Berbères du Maroc, Aïnu du Japon... ?

Armand McKenzie

Innu du Québec, négociateur pour les droits territoriaux

«Un peuple autochtone, c'est un peuple qu'on a rendu dépendant, mais qui doit sans arrêt se justifier de réclamer les mêmes droits que les autres habitants du pays ! Nous Innus, voulons que nos enfants connaissent la langue de nos parents, qu'ils soient en bonne santé, qu'ils aient une éducation décente, qu'ils ne soient pas normalisés, "assimilés", nous voulons qu'ils retrouvent leurs droits territoriaux dont le Canada nous a spoliés en 1977.»

Julian Burger

Coordinateur peuples autochtones pour le Haut Commissariat aux droits de l'homme

«L'ONU n'a pas de définition officielle, elle accepte l'autodéfinition. Bien sûr, nous avons quelques critères définis par des experts : un peuple qui a une identité particulière, une langue, une spiritualité qu'il veut maintenir et développer ; un peuple qui montre un attachement particulier, ancestral à la terre ; un peuple qui souffre de discrimination dans la société.»

Pierrette