Il faudrait 69 millions d'euros pour lutter efficacement contre le déluge de criquets pèlerins qui s'abat sur les pays du Sahel et le Maghreb (Libération du 26 juillet), mais la communauté internationale n'a lâché que 7,5 millions en aide d'urgence. C'est le constat dressé hier à Alger par le représentant de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) lors d'une réunion des ministres de l'Agriculture de neuf pays (1), montée en catastrophe sur le sujet.
«Désastre». «Les contributions confirmées ou promises par les bailleurs de fonds restent en deçà des espérances et ne peuvent pas, pour le moment, couvrir les besoins» de cette campagne antiacridienne, a-t-il affirmé, en déclarant compter «sur l'apport de l'Union européenne, des Etats-Unis, du Japon et des banques de développement». Un appel à l'aide auquel s'est joint le chef du gouvernement algérien, hôte du sommet. «La solidarité internationale (...) ne doit pas attendre que le désastre soit consommé pour assister tardivement des populations entières dont la survie serait déjà en péril», s'est enflammé Ahmed Ouyahia à l'ouverture des travaux, soulignant les «sérieux risques de famine» qui menacent la région.
Mâchoires. Quelque 6,5 millions d'hectares sont envahis par les criquets pèlerins dont les puissantes mâchoires dévorent tout végétal trouvé en chemin. La bête avale chaque jour son propre poids en nourriture, soit 2 grammes, ce qui est énorme quand on sait que le nombre total de criquets