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Libération

Au Botswana, les Bochimans s'accrochent à leur désert

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publié le 30 juillet 2004 à 1h36

Kukama (réserve centrale du Kalahari au Botswana), envoyée spéciale.

La scène est surréaliste. Coiffé d'un panama blanc, l'avocat britannique Gordon Bennett s'extrait d'un 4X4 pour aller écouter le juge botswanais assis à l'arrière du véhicule qui le précède. Un convoi d'une vingtaine de voitures sillonne les camps gouvernementaux dans lesquels les Bochimans, habitants ancestraux du désert du Kalahari, ont été relogés par le gouvernement. A chaque arrêt, un officiel indique telle école, tels puits ou bâtiment public construit par le gouvernement. Les avocats écoutent, une greffière prend des notes, sous le regard des caméras.

Plus de 240 Bochimans poursuivent le gouvernement du Botswana pour les avoir expropriés de leur terre et relogés dans des camps. Privés de services de base comme l'approvisionnement en eau, les Bochimans, qui pratiquent la chasse et la cueillette, se sont également vu retirer les permis de chasse. Le procès a débuté en juillet par une inspection in loco, demandée par le juge.

Trop cher. Le gouvernement du Botswana a décidé il y a deux ans de supprimer les services publics fournis aux Bochimans du Kalahari, surnommés Basarwas, qui en bénéficiaient depuis des décennies. Argument officiel : ils coûtent trop cher. Et tuent trop d'animaux, selon le gouvernement. Lors de la première visite du tribunal au nouveau camp de Kaudwane, à quelques kilomètres à l'extérieur de la réserve, un officiel montre l'église : «C'est là qu'on les occupe, sinon ils sombrent dans l