Réunis tout au long de la semaine dernière à Genève, les délégués de 59 pays n'ont pas réussi à s'entendre sur une révision de l'Accord international sur les bois tropicaux (AIBT) mis en place en 1983. Aucun consensus ne s'est dégagé, notamment pour renforcer le contrôle des indigènes sur la gestion de la forêt et augmenter le soutien financier à ces populations très pauvres. Pourtant, cette idée fait son chemin et elle pourrait dominer la prochaine réunion prévue en février 2005. Un rapport publié par l'organisation Forest Trends (1) a, la semaine dernière, grandement contribué à faire avancer le débat. Intitulé Qui protège les forêts du monde ? il montre que les populations vivant dans ou à proximité des forêts tropicales exploitent mieux et protègent de manière plus efficace les forêts que les donateurs internationaux ou les gouvernements.
Selon l'enquête de Forest Trends, ces communautés (environ 500 millions de personnes qui survivent généralement avec moins d'un dollar par jour) consacrent beaucoup de temps, de travail et de ressources financières à la gestion des forêts. Dans les zones où elles ont été autorisées à être propriétaires de la terre sur laquelle elles vivent, ces populations investissent entre 1,2 et 2,6 milliards de dollars chaque année pour la gestion et la conservation des forêts, constate Forest Trends.
L'étude montre que les populations indigènes savent aussi bien, et sans aucun financement extérieur, prévenir la déforestation dans les réserves qui son