La justice est venue au secours du prédateur. Alors que les agents de l'Office national de la chasse et les lieutenants de louveterie avaient commencé mercredi la «traque» au loup, le tribunal administratif de Nice a donné raison vendredi aux écologistes : l'arrêté du préfet des Alpes-Maritimes autorisant l'abattage du loup a été suspendu.
D'ennemi public, le loup est devenu l'emblème de la faune sauvage, protégée par la convention de Berne, qui a pour but la conservation de la vie sauvage en Europe. Symbole de l'opposition croissante entre écologistes soucieux de préserver l'espèce et éleveurs ruraux inquiets pour leurs troupeaux, il traduit la difficulté qu'il y a en France à trouver un consensus sur l'environnement. Tiraillé, le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, avait fini le mois dernier par accepter l'abattage de quatre loups dans trois départements d'ici à la fin de l'année (Libération du 20 juillet). Un prélèvement de 10 % de la population globale «ne nuit pas à la survie de l'animal», avait-il noté. Il pouvait ainsi faire valoir l'article 9 de la convention de Berne, qui prévoit des exceptions en cas de dommages importants à condition que l'espèce ne soit pas mise en péril.
Mais les écologistes ne l'ont pas entendu de cette oreille. Dès le 20 juillet, l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) déposait des recours contre chacun des trois arrêtés autorisant les tirs de loups. «La population de loups n'est pas viable en France. La décision d'en