Nantes, correspondance.
Le béton a donné la vie. Un an après avoir été immergés dans le nord et dans le sud de l'estuaire de la Loire afin de contrer le chalutage illégal et de régénérer les stocks de poissons, des récifs artificiels offrent d'impressionnants résultats .Des larves se sont fixées sur les surfaces de béton déposées par 20 et 47 mètres de fond près de L'Ile-d'Yeu (Vendée) et à 30 mètres de profondeur devant Le Croisic (Loire-Atlantique). Une faune d'espèces pionnières s'est installée : des organismes filtreurs (vers tubicoles calcaires, bivalves anonias) et de petits crustacés comme des balanes. Ce substrat doit se recouvrir d'espèces stables, anémones, gorgones et alcyons, de grosses éponges jaunes couvertes de polypes...Un début de chaîne alimentaire.
Bar. Plus intéressant : ce projet a été porté par les pêcheurs. «Ras le bol des contraintes de Bruxelles. Là, au moins, on est à l'initiative. Les chalutiers de fond, qui trouvaient idiot de mettre des faux cailloux sur une île qui est elle-même un caillou, ont été convaincus par les déplacements au Portugal et aussi à Palavas, à Sète, où les chalutiers pêchent des poissons qu'ils ne voyaient plus», dit Bruno Girard, vice-président du comité régional des pêches de L'Ile-d'Yeu.
Les biologistes du bureau d'étude In Vivo qui ont plongé sur les jeunes récifs en juin et en juillet ont vu des étoiles de mer, des oursins, des araignées, des étrilles, des crabes dormeurs et surtout des tacauds, juvéniles et matures, qui pr