Pesticides, produits d'entretien, déchets hospitaliers, antibiotiques humains ou vétérinaires, perturbateurs endocriniens, on trouve de tout dans l'eau de nos rivières. C'est le triste constat de tous les experts de la question. Et ce constat est le fruit d'une certaine logique : dans un monde où rien ne se perd, ni ne se crée, ce qu'on a produit, ingéré ou répandu, se retrouve ailleurs. C'est fatal.
Pour mesurer l'ampleur des pollutions liées aux pesticides, l'Institut français pour l'environnement (Ifen) récolte chaque année les données issues de 5 143 points de mesure répartis sur des cours d'eau et des nappes souterraines. Dans le bilan 2004 publié en juillet, 75 % des points contrôlés en eaux superficielles comportent des pesticides ainsi que 57 % des points contrôlés en eaux souterraines. Mais à l'Ifen, on ne recherche que 400 substances, dont aucune n'est un médicament. «On ne risque pas de trouver ce qu'on ne cherche pas», ironise Yves Lévi, professeur en pharmacie à Paris-Sud, avant de préciser que la présence de polluants n'est pas le signe d'une pollution au robinet. «L'eau subit une multitude de traitements sophistiqués et coûteux qui permettent d'éliminer la quasi-totalité des polluants.» Sauf, bien sûr, dans certains cas comme en Bretagne, où les eaux sont contaminées par les nitrates issus des élevages de porcs.
Une fois avéré que les eaux de rivière et les nappes sont abreuvées par divers cocktails chimiques, des questions se posent : est-ce que ces centaines d