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Libération

Des soldats anticriquets au Sénégal

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publié le 17 août 2004 à 1h47

Dakar correspondance

Ennemis publics numéro un, ils sont partout : dans les champs, sur les routes et même dans l'eau. Les criquets pèlerins, non contents de faire la une des journaux africains et de monopoliser les conversations des anciens sous les arbres à palabres, ont également contraint le président du Sénégal, Abdoulaye Wade, à annuler ses vacances. Depuis juin, ils ont envahi les terres et les cieux du Sahel (Libération du 26 juillet), affolant les populations qui ont recours à tout pour les combattre, y compris aux pratiques mystiques.

«Criquets-planning». Au Mali, devant les champs dévastés, on tente d'éviter la famine : afin de traiter 650 000 à 950 000 hectares, un plan de lutte a été monté avec des équipes algériennes pour un coût de 13,7 millions d'euros.

La Mauritanie est la plus envahie par ces insectes voraces. Sur les routes du pays comme dans les rues de la capitale, Nouakchott, la circulation est perturbée. Des automobilistes sont obligés de s'arrêter pour laisser passer les essaims. Les petites bêtes peuvent en effet se révéler dangereuses. Elles réduisent la visibilité, s'introduisent dans les carburateurs et font vivre des séances de «criquets-planning» aux conducteurs, qui ne contrôlent plus leur voiture glissant sur les tapis de criquets au sol.

Au nord du Sénégal, tout le monde est aux aguets. Quelques essaims viennent frapper les pare-brise des taxis collectifs en provenance de Dakar, la capitale, mais ils restent rares et ne perturbent pas encore les