C'est la nouvelle que tous les experts redoutaient. La souche mortelle pour l'homme (H5N1) de la grippe aviaire a été détectée chez des porcs en Chine. Or l'organisme du porc, tel un creuset, peut accueillir des virus à la fois animaux et humains. «Si ces deux virus se rencontraient chez cet animal, ils pourraient échanger des éléments génétiques et devenir extrêmement dangereux pour l'homme», nous a expliqué vendredi Maria Cheng, spécialiste des maladies transmissibles à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le nouveau virus ainsi développé pourrait déclencher une épidémie planétaire du même type que la grippe espagnole, qui fit plus de 20 millions de morts au XXe siècle.
L'OMS, qui redoutait justement depuis plusieurs mois que le H5N1 qui a déjà tué 27 personnes au Vietnam et en Thaïlande depuis le début de l'année ne se transmette au porc, a décidé de lancer une enquête à grande échelle sur le sujet. Pour l'heure, les détails en provenance de Chine sont maigres. On sait juste que des chercheurs chinois ont isolé le virus H5N1 dans des prélèvements effectués en 2003 chez des porcs dans la province du Fujian (au sud-est du pays) et dans «un seul endroit» en 2004. L'annonce en a été faite vendredi par Chen Hualan, la directrice du Laboratoire national de recherche sur la grippe aviaire, qui n'a pas voulu donner d'autres éléments par crainte d'«effrayer» l'opinion publique. Cette lenteur à donner l'information et cette volonté de discrétion partagée par le ministère