«La Bretagne est occupée par les algues vertes et personne ne réagit.» André Ollivro est énervé et entend le montrer. Le président de l'association Halte aux marées vertes est arrivé vendredi à Paris des Côtes-d'Armor, accompagné d'autres associations régionales, avec l'intention d'«alerter l'opinion publique et les autorités» sur la prolifération d'ulves. Quelques kilos d'algues, des cartes postales montrant les dommages causés par ces laitues des mers et des slogans chocs : de quoi attirer l'attention des rares passants.
Nitrate. Car voilà plus de vingt ans que ça dure. Chaque année, à la même époque, c'est à la pelle que les Bretons ramassent les algues vertes, qui empestent les plages, font fuir les touristes et remplissent les filets des pêcheurs. Le coupable est identifié : le nitrate, surtout issu des déjections animales et des engrais chimiques. «Ce sont bien les apports de nitrates par les rivières qui sont responsables de la prolifération massive d'ulves, puisque la suppression de tous ces apports réduit la marée verte de 95 %», dit un rapport de l'Ifremer (janvier 2004). En vingt ans, la concentration de nitrates a doublé dans certaines rivières. Conséquence : les algues prolifèrent sur les plus belles plages, puisqu'elles demandent également du sable fin, une pente douce, un faible courant et un ensoleillement optimal.
Outre les nuisances olfactives pour les riverains, l'activité touristique est la principale victime. L'agriculture et le tourisme sont les deux acti