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Libération

Vent de concorde dans le Pas-de-Calais

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publié le 24 août 2004 à 1h52

Canton de Fruges envoyée spéciale

Le père Noël, ici, s'appelle Eole. Capable de multiplier par trois la taxe professionnelle. Dans le canton agricole de Fruges, dans le Pas-de-Calais, 7 300 habitants pour 25 villages, les maires de la communauté de communes ont porté un projet unique en France par son ampleur. Ils rêvaient de 136 éoliennes, ils en auront 70, qui viendront, d'ici deux ans, hérisser le paysage. Les services de l'Etat ont limité l'enthousiasme, principalement pour sauvegarder une jolie vallée, celle de la Créquoise. Le préfet du Pas-de-Calais a signé à la fin du mois de juillet les permis de construire. Puissance totale prévue, 140 mégawatts (MW) alors que la France ne dispose aujourd'hui que de 263 MW d'électricité éolienne par an.

Bienveillance. Jean-Jacques Hilmoine, maire PS de Fruges et président de la communauté de communes du canton, se régale des chiffres. «La communauté de communes a choisi la taxe professionnelle unique. Celle-ci nous rapporte aujourd'hui cinq millions de francs [760 000 euros]. Les 70 éoliennes, cela représente douze millions de francs [1,8 million d'euros] de plus par an. En terme de taxe professionnelle, et non d'emplois, c'est comme si 150 entreprises venaient s'installer chez nous.» Et ce n'est que la première source de revenus. Chaque village qui accueille des éoliennes touchera une dotation de 726 euros par an et par machine pour l'entretien des accès. Et les agriculteurs n'ont que bienveillance pour le projet : Ostwind, la socié