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Libération
Interview

«Il faudrait une succession d'évènements peu probables»

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publié le 25 août 2004 à 1h53

Jeudi dernier, des chercheurs chinois déclaraient avoir découvert la souche mortelle de la grippe aviaire chez le porc. Provoquant une large inquiétude : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait en effet averti au début de l'année que le virus pourrait faire des millions de victimes humaines s'il se combinait avec le virus de la grippe humaine. Or le porc peut jouer l'intermédiaire et «fabriquer» ce virus mutant, mi-humain mi-animal. Après avoir démenti l'information selon laquelle une contamination avait été détectée sur des porcs en début d'année, le gouvernement chinois a fini par reconnaître, lundi, des infections remontant à 2003. Devant les imprécisions de Pékin et les conséquences potentielles d'une telle découverte, de nombreux spécialistes ont brandi le spectre d'une grippe espagnole bis. Sylvie Van der Werf, experte de la grippe à l'Institut Pasteur et directrice du Centre national de référence de la grippe pour la région Nord, se veut rassurante.

Comment un virus grippal de forme humaine peut-il émerger du porc et infecter l'homme ?

Par réarrangement génétique. Mais les étapes sont nombreuses et peu probables. Il faut d'abord qu'un porc soit infecté par le virus aviaire, ce qui est possible puisque le porc est capable d'accueillir des virus à la fois humains et animaux. Ensuite, il faut qu'il y ait une co-infection avec un virus porcin classique, dérivé d'un virus humain (on détecte régulièrement des épidémies de grippe chez le porc). De ces deux virus présen