Menu
Libération

Le gratin de la chimie carbure sur l'impact des molécules

Article réservé aux abonnés
publié le 2 septembre 2004 à 1h58

Bordeaux, envoyée spéciale.

Au menu, Platinium dans la vallée d'Aspe ou hydrocarbures sur les cotes françaises. Le gratin de la chimie de l'environnement s'est réuni pendant quatre jours à Bordeaux (Gironde) pour faire état de ses recherches. Ces scientifiques oeuvrent à mieux connaître les centaines de milliers de polluants que nos industries produisent : hydrocarbures, métaux lourds, dioxines, PCB (1), polluants organiques persistants, etc. «Notre objectif, c'est surtout de mieux comprendre le devenir et le comportement environnemental de ces molécules, ajoute Philippe Garrigues, de l'université de bordeaux et organisateur du colloque. Je donne souvent l'exemple des CFC contenus dans les aérosols. On a attendu dix-sept ans avant d'accepter leur impact sur la couche d'ozone. Au départ, ils n'étaient pas du tout toxiques pour l'homme, puis on a arrêté leur production.»

Les molécules mises sur le marché un jour peuvent en effet se révéler nocives vingt ans plus tard, d'où la nécessité de les étudier en permanence et de proposer des solutions de rechange comme la chimie verte (lire ci-dessous). Par exemple, on rejetterait chaque année près de 600 000 tonnes de produits de soins corporels dans l'environnement. Une véritable «marée blanche» qu'il convient de surveiller. «Si on ne compte que 1 % de fongicides ou de bactéricides dans ces produits, cela fait quand même 6 000 tonnes de produits toxiques dans les écosystèmes.»

(1) Les PCB, dérivés chimiques chlorés, sont interdits depui