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Interview

«Les Américains se ruent sur la chimie verte»

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publié le 2 septembre 2004 à 1h58

Paul Anastas est directeur de l'Institut américain de chimie verte. Cet apôtre d'une chimie propre parcourt le monde depuis treize ans pour convaincre chercheurs et industriels de se lancer dans l'aventure. Ce scientifique a pignon sur rue depuis qu'il a été nommé conseiller scientifique à la Maison Blanche, en 1999.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste la chimie verte ?

Tout ce qui existe sur la planète est organisé selon des structures moléculaires. La chimie organise ces structures, les façonne selon les besoins. Aujourd'hui, on sait fabriquer des molécules rouges, bleues, solides ou molles. Et, quand l'une d'entre elles est toxique, on peut expliquer les raisons de sa toxicité. La chimie verte consiste à fabriquer des structures non toxiques, à produire moins de déchets, à utiliser moins d'énergie et à privilégier les ressources naturelles renouvelables.

C'est-à-dire...

Pour assurer un développement durable sur la planète, il faut nourrir tous les êtres humains. Nous avons la capacité technique de le faire, mais nous ne savons pas le faire proprement. En utilisant trop de pesticides, on endommage l'environnement. Regardez la zone morte qui dérive au large du golfe du Mexique à cause des pesticides déversés dans le Mississippi. Ces zones caractérisées par l'absence d'oxygène, donc de vie, se multiplient et mettent en péril les écosystèmes aquatiques. Avec la chimie verte, on va ajuster la toxicité de la molécule pour qu'elle soit moindre.

En réduisant l'impact environnementa