«Oliviers à Lyon, chênes verts en Bretagne et Aquitaine, disparition du hêtre de vastes zones du Centre et de l'Ouest...» Lorsque Jean-Luc Dupouey évoque le futur de la forêt française, sous l'effet des changements climatiques, cela donne le tournis. Chercheur à l'Inra (Institut national de recherche agronomique) de Nancy, il vient de réaliser une cartographie des aires climatiques futures des grandes essences forestières de l'hexagone.
«Le climat qui change, ce n'est pas seulement une affaire de degrés sur un thermomètre !» dit-il. Dupouey espère bien que cette étude va contribuer à «frapper les esprits». Il faut «transcrire en termes quotidiens, pour les populations, les forestiers, ce que signifie le changement climatique». Dans le cas des forêts, élément majeur des paysages, espérer la stabilité n'est plus de saison. La carte indique «une montée vers le nord des espèces méditerranéennes (pin d'Alep, chêne vert, pin pignon), une montée en altitude des espèces montagnardes (pin à crochets, pin cembro, épicéa) qui seront au contraire rognées à leur limite basse, l'extension du pin maritime ou du chêne tauzin, l'expansion du chêne pubescent aux dépens du chêne sessile...»
Robuste. Attention, prévient le chercheur, de ne pas prendre cette «sortie de modèle» pour une «description du futur paysage». L'étude propose seulement une cartographie des zones favorables ou défavorables à près de 70 espèces d'arbres, avec une méthode «robuste et plutôt prudente». Tout d'abord, l'inventair