Baies de Saint-Brieuc et de Lannion, envoyée spéciale
La mer n'est plus bleue, le sable n'est plus blond. Les frappants contrastes de couleurs qui font le charme du littoral breton ont disparu, éteints par la «moquette» verdâtre qui recouvre la plage à perte de vue. Malgré le chaud soleil des premiers jours de septembre, il n'y a personne sur la plage de la Grandville à Hillion (Côtes-d'Armor). L'odeur fétide qui monte jusqu'à la route est à vrai dire aussi repoussante que le magma verdâtre et gluant qui cache le sable. Même après avoir chaussé de hautes bottes de caoutchouc, on n'avance qu'avec difficulté, enlisé dans un marécage dont on ne peut deviner la profondeur. Ce paysage de désolation n'est pas neuf pour les riverains : chaque été, ils assistent impuissants aux «marées vertes», aux invasions des algues. Mais passé le 31 août, une fois les touristes repartis, ils se sentent encore plus démunis, abandonnés, car ces gros tas d'algues ne sont plus ramassés régulièrement. Et il ne reste plus qu'à attendre la disparition des algues en novembre.
Tonnages. Cela fait trente ans que cela dure, trente ans que le nord de la Bretagne est victime des ulves vertes. La liste des sites touchés n'a cessé de s'allonger, même si les tonnages restent difficiles à évaluer, malgré la surveillance aérienne mise en place par le Centre d'étude et de valorisation de l'algue (Ceva) à Pleubian. Désormais le sud de la Bretagne et la Normandie sont eux aussi affectées.
Si l'algue verte s'est mise so