Venette (Oise) envoyé spécial
Enfin «une bonne nouvelle». Voici venu le temps de «la grande réconciliation de l'agriculture, de l'environnement et de l'industrie». Les biocarburants, hier curiosité pour initiés, sont désormais «un sujet de cohésion nationale» : ils incarnent une idée «puissante», «originale». Jean-Pierre Raffarin, tout en superlatifs, n'a pas mégoté sur les mots. En visite dans la première usine qui, il y a douze ans, a fait sortir de ses tuyaux du diester diesel vert à base de colza, de tournesol ou de soja , le Premier ministre a dévoilé quelques lignes de cette «grande ambition nationale» que Jacques Chirac, le 19 août, avait avec retard appelée de ses voeux.
Directive. De quoi s'agit-il ? «D'avoir l'ambition d'être leader» en la matière, comme le vante Raffarin ? Plus sûrement, de prendre le train en marche. Et de se conformer à une directive européenne du 8 mai 2003, qui fixe à 5,75 % la part de biocarburants à incorporer dans l'essence ou le gazole. «Faux, confie Serge Lepeltier, ministre de l'Ecologie, la directive n'a pas un caractère contraignant. On veut faire partie des meilleurs élèves sur ce plan-là, au moins... On se l'impose.» Au forceps. A ce jour, la France atteint tout juste 0,7 % de biocarburants, quand Bruxelles fixe un cap de 2 % pour 2005 !
Zappant cet objectif, Raffarin table plutôt sur 2007. «La France va tripler la production de biocarburants», dit-il. Et passer de 450 000 tonnes par an à 1,25 million. Construire aussi «quatre us