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Libération

En France, une pratique en nette régression

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Les pressions des associations et de la justice ont fait évoluer les pratiques.
publié le 21 septembre 2004 à 2h13

Si l'on en croit la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), la pratique de l'excision a considérablement baissé en France sous les pressions conjuguées de la justice et des associations de lutte contre les mutilations sexuelles féminines. Apparue dans l'Hexagone au coeur des années 70 avec les premières mesures de regroupement familial des immigrés, cette coutume s'est développée jusqu'à la fin des années 1980 avant de régresser quand elle est devenue passible de la cour d'assises. Pas encore assez, selon l'Académie de médecine qui, en juin, lançait une campagne contre ce «crime contre l'humanité».

Soeurs. Le GAMS (Groupe des femmes pour l'abolition des mutilations sexuelles), une association créée à Paris en 1982 par des Africaines et des Françaises spécialisées dans les questions de santé et d'éducation, estimait en 2002 que 30 000 à 35 000 fillettes déjà excisées ou menacées de l'être résidaient en France. Mais ce chiffre serait voué à baisser. Ainsi, une étude publiée en avril par la CNCDH montre que, «dans une commune de Seine-Saint-Denis, le taux d'observation en PMI (Protection maternelle et infantile) de fillettes excisées dans les familles immigrées de pays à risque (Mali, Somalie, Sénégal, Burkina Faso... ndlr) est passé de 100 % en 1988 à 2 % en 1997 et 0 % en 2000 !». Si, dans ces communautés, les jeunes filles nées en 1980-1985 sont en général excisées, leurs jeunes soeurs le sont beaucoup moins souvent si ce n'est quasiment plus.

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