Une petite Kényane de 12 ans, Fouzia Hassan, a ouvert la conférence internationale contre les mutilations génitales chez les femmes qui s'est déroulée du 16 au 18 septembre à Nairobi. Elle y a raconté comment, profitant d'un voyage de son père à l'étranger, sa mère l'avait emmenée chez l'exciseuse. Le père était contre cette pratique. Plus tard, la fillette a réussi à convaincre sa mère d'épargner sa petite soeur. Depuis, toute la famille est devenue militante et a même créé une ONG contre ces pratiques. A l'issue de la conférence, le président kényan a appelé les gouvernements africains à prendre des mesures: 130 millions de femmes en sont victimes, une Africaine sur trois. L'excision représente 80 % des mutilations génitales et s'exerce au nom de la tradition. Répandue de manière universelle, des momies égyptiennes aux sectes russes, elle se concentre surtout dans les pays africains et arabes. Aujourd'hui, la lutte contre ces pratiques avance sur le terrain des droits humains, notamment par la pénalisation.
Interdites. Un pas important dans ce sens a été franchi en juillet 2003 lorsque le protocole de Maputo sur les droits des femmes en Afrique a été adopté par l'Union africaine. Il y est, entre autres, spécifié que les pratiques dangereuses pour la personne comme les mutilations génitales sont interdites. Elles ont été reconnues comme une violation des droits de la personne ; «c'était une grande avancée pour le monde arabe et africain», note Emma Bonino, député européen qu