En ce début de XXIe siècle, le trafic d'êtres humains reste une activité florissante, notamment en Europe. Selon les estimations de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), plusieurs centaines de milliers de personnes, dont 75 % de femmes et notamment de très jeunes filles, font l'objet de trafic sur le Vieux Continent. Cette forme moderne de l'esclavage générerait des revenus d'au moins 1 milliard d'euros par an, un volume qui correspondrait à celui engendré par le trafic de drogue, souvent lié à celui du commerce d'êtres humains. De plus en plus préoccupée par ce phénomène, qui a pris de l'ampleur avec l'ouverture des frontières et l'accroissement des inégalités socio-économiques au sein et entre les Etats d'Europe, l'OSCE a décidé cette année de lancer une importante campagne. A l'occasion d'une conférence qui a réuni, jeudi et vendredi à Helsinki (Finlande), 150 experts internationaux, elle a exhorté les gouvernements à améliorer la protection des victimes de l'immigration illégale forcée ou du trafic d'êtres humains.
Cibles. «Nous savons que ce trafic est une terrible violation des droits humains, une forme d'esclavage, dans l'industrie du sexe mais aussi dans le travail», a déclaré à l'ouverture de la réunion Christian Strohal, directeur du bureau de l'OSCE pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme. «Nous aimerions voir une amélioration de ces droits humains.» Les 55 Etats membres de l'OSCE sont quasiment tous touchés par ce