Ce n'est pas parce qu'on est une île qu'on est forcément un paradis terrestre. Il suffit de comparer les îles Marquises et l'île de Pâques pour s'apercevoir qu'elles n'ont pas tout à fait le même destin écologique. Les unes ressemblent à un paradis terrestre luxuriant, tandis que l'autre est devenue un bout de terre aride à la végétation quasi absente. Pourtant, les deux dépendent d'un climat plutôt sec.
Différences. Depuis longtemps, on considère que l'activité humaine, notamment par le biais de l'agriculture, est la principale responsable de ces disparités. Mais, pour deux chercheurs passionnés par l'insularité, l'archéologue Barry Rolett de l'université de Hawaï et le géographe Jared Diamond de Los Angeles, l'histoire des peuples des îles ne suffit pas à expliquer tant de différences. «Des facteurs environnementaux prédisposent à la déforestation tandis que d'autres facilitent l'introduction d'espèces utiles, ce qui permet de renforcer les écosystèmes», explique Barry Rolett. Les deux comparses se sont donc amusés à établir quels étaient ces facteurs favorables en étudiant 69 îles du Pacifique, dont Yap, les Marquises, Hawaï ou la Nouvelle-Zélande.
Si certaines communautés du Pacifique ont provoqué leur chute en contribuant elles-mêmes à la déforestation (lire ci-contre), d'autres ont su préserver les forêts et la faune et développer une agriculture pérenne. «Ils n'étaient pas plus intelligents que les autres, précise Rolett, ils disposaient d'un terrain plus favorable.» Po