La grippe aviaire a fait sa onzième victime depuis le début de l'année en Thaïlande : une fillette de 9 ans est décédée ce week-end dans le centre du pays, après avoir aidé sa grand-mère à plumer des poulets infectés. Avec l'apparition de nouveaux foyers en Indonésie et la persistance de l'infection dans le nord de la Malaisie, la grippe du poulet devient une réalité avec laquelle les populations d'Asie du Sud-Est vont devoir s'habituer à vivre. «Il est maintenant clair qu'il va falloir des années pour l'éradiquer», reconnaît Kumara Rai, représentant par intérim de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Thaïlande.
La crainte ultime reste celle d'une mutation du virus qui se combinerait génétiquement avec celui de la grippe humaine. En théorie, une telle mutation pourrait provoquer une contagion meurtrière dans la population. Mais même si un cas probable de transmission d'humain à humain a été constaté fin septembre une fillette qui a infecté sa mère dans le nord du pays, les autorités sanitaires insistent sur le fait qu'il s'agit d'un cas isolé, qui a nécessité «un contact face à face, prolongé».
Négligence. Et surtout, il n'y a aucune preuve que le virus ait muté. Pendant l'épidémie de grippe aviaire à Hongkong en 1997, plusieurs cas de transmission d'humain à humain avaient été signalés, mais l'abattage de la totalité des volailles de l'ex-colonie anglaise avait mis un terme à la propagation. «Nous surveillons attentivement tous les cas humains. Nous