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Libération

L'aéronautique s'envole, l'effet de serre aussi

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Les progrès technologiques ne compenseront pas l'impact du trafic aérien exponentiel.
publié le 11 octobre 2004 à 2h32

L'avion pollue proportionnellement bien plus que la voiture. Car il ne se contente pas de rejeter du CO2. Ce gaz ne représenterait même que le tiers du potentiel de réchauffant climatique de l'aviation, selon les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (1). Dans un rapport consacré à l'aviation en 1999, ils affirmaient, calculs à l'appui, que les progrès technologiques de l'aéronautique ne suffiront pas, loin s'en faut, à compenser l'impact grandissant des avions sur le climat. Un impact qui serait d'autant plus spectaculaire si l'hypothèse d'un retour de l'aviation supersonique ­ bien plus polluante pour le climat ­ devait se concrétiser d'ici vingt ans.

Même si le rôle de l'aviation dans la hausse de l'effet de serre est incontestable, la complexité des phénomènes physico-chimiques est telle qu'il reste de nombreuses incertitudes sur son ampleur. Elles apportent de l'eau au moulin des opposants à toute taxation du kérosène, compagnies aériennes en tête.

Le passage d'un avion dans le ciel provoque des phénomènes connus pour accroître l'absorption de l'énergie reçue du soleil, ou du rayonnement infrarouge terrestre. Ce sont bien évidemment les rejets de CO2 et de vapeur d'eau, l'apparition d'ozone (produit à partir des oxydes d'azote libérés par les réacteurs), la formation de traînées de condensation et, probablement, de nuages de type cirrus en haute altitude, connus pour réchauffer l'atmosphère. A l'inverse, les suies et particules de