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Libération

La taxe sur le kérosène bat de l'aile

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publié le 11 octobre 2004 à 2h32

Montréal de notre correspondante

C'était le dossier le plus controversé de la 35e assemblée de l'Organisation de l'aviation civile internationale (Oaci) : une proposition d'amendement au volet environnemental visant à taxer les émissions de gaz à effet de serre produites par les avions, présentée par une quarantaine de pays européens. Le texte envisageait notamment l'instauration d'une taxe sur le kérosène pour freiner la croissance du transport aérien, qui représente déjà plus de 3,5 % des gaz à effet de serre émis par les activités humaines, une proportion qui pourrait atteindre 13 % d'ici à cinquante ans, selon les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) de l'ONU... Et, aussi étrange que cela puisse paraître, à de rares exceptions près, aucune taxe ne pèse sur le carburant des avions, ce qui a permis l'essor spectaculaire des compagnies lowcost.

Système d'échanges. Après d'âpres négociations au long des deux semaines qu'a duré la réunion au siège de l'Oaci à Montréal, les Européens, très minoritaires, ont dû remballer leur projet. Les Etats-Unis, soutenus par le Brésil, la Chine et la Russie, ont gagné. Le compromis, adopté vendredi dans un contexte de hausse de prix du pétrole (1), rejette l'idée de taxes à l'échelle internationale. A la place, l'Oaci propose un système d'échanges de droits d'émission. Un dispositif qui prévoirait un plafonnement de la quantité totale de gaz à effet de serre, et la création d'un marché de perm