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Libération

Union scientifique au secours du climat au Collège de France

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publié le 14 octobre 2004 à 2h34

Ne pas céder à la «démagogie de la simplicité, au détriment de la pédagogie de la complexité». Le propos de Mireille Delmas-Marty, juriste et professeure au Collège de France, tenu hier dans l'amphithéâtre Marguerite-de-Navarre, ne portait pas sur un point obscur de droit constitutionnel mais sur... le dossier climatique. Et résonnait en conclusion du symposium de rentrée de la vénérable institution, consacré à «L'homme face au climat» (1).

Croisement. Alors que la Russie de Poutine vient d'engager le processus de ratification du protocole de Kyoto ­ par lequel elle s'engage à ne pas émettre plus de gaz à effet de serre en 2012 qu'en 1990 ­, les scientifiques se mobilisent avec la volonté d'aborder tous les aspects du dossier, afin d'aider citoyens et gouvernements à prendre «des décisions politiques», précise la juriste. Profitant de son ouverture à toutes les disciplines, le Collège était donc «bien placé», explique le Pr Edouard Bard, titulaire de la chaire «océan et climat», pour organiser le croisement des savoirs et des questions.

Les décisions à prendre supposent en effet des sciences «dures» ­ celles qui tentent de comprendre les conséquences géographiques de l'émission massive de gaz à effet de serre provenant du carbone fossile (charbon, pétrole et gaz naturel). Sciences qui passent par les «laboratoires numériques», explique Gavin Schmidt (Goddard Institute, Nasa). A l'aide de simulations récentes capables de prendre en compte les rétroactions entre la végétation et