Bangkok de notre correspondant
Le sommet de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées (Cites) s'est achevé, après douze jours de travaux à Bangkok, sur un bilan mitigé : les partisans de la protection des espèces menacées ont remporté plusieurs victoires majeures, notamment pour les animaux marins, mais ont dû reculer sur la question la plus chaudement débattue, celle du commerce de l'ivoire.
Pagaille. La proposition la plus audacieuse, déposée par le Kenya, était celle d'un moratoire sur les transactions internationales d'ivoire pendant vingt ans. Sur l'insistance de l'Union européenne, le Kenya avait d'abord accepté de ramener sa durée à six ans. «Notre intention était d'avoir une pause de six ans pour permettre de renforcer les systèmes de contrôle», note Patrick Omondi, de la délégation kényane. Mais cette proposition a finalement été rejetée, en partie à cause de la maladresse de la délégation européenne, qui a proposé à la dernière minute des amendements aussi substantiels que complexes. «C'est l'UE qui a semé la pagaille en voulant ménager la chèvre et le chou», s'indigne Alain Zecchini, administrateur de la Société nationale de protection de la nature (SNPN). «Le moratoire aurait permis aux populations d'éléphants de se reconstituer, car elles auraient moins eu à subir les pressions des braconniers, tout commerce légal étant une incitation à relancer le commerce illégal», dit-il. Ce rejet a provoqué un soupir de soulagement p