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Libération

Guyane: un parc embourbé dans l'or

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publié le 16 octobre 2004 à 2h36

Guyane envoyée spéciale

Dimanche, Serge Lepeltier, ministre de l'Ecologie et du Développement durable, doit se rendre à Maripasoula, une commune du sud de la Guyane, pour faire le point sur le projet de création d'un parc national de près de 3 millions d'hectares dans le tiers sud de ce département d'outre-mer. Un projet lancé par François Mitterrand, en 1992, au sommet de la Terre de Rio. L'objectif était alors de protéger ce patrimoine naturel exceptionnel, seule forêt tropicale gérée par un pays du Nord. Au menu de la réunion de dimanche : l'orpaillage dans le parc, le point d'achoppement du projet. Un parc national peut-il abriter des activités minières ? Et que deviendront les 3 600 Amérindiens qui y vivent et dont les ressources (forêt et rivières) sont mises à mal par les chercheurs d'or ?

Boues et mercure. Le sujet est sensible au pays de l'eldorado et du bagne, qui subit, depuis dix ans, une nouvelle ruée ver l'or à l'impact environnemental, social et sanitaire désastreux : déforestation, pollution des cours d'eau par les boues et le mercure, perte de biodiversité mais aussi immigration clandestine (il y aurait 10 000 travailleurs clandestins sur les camps d'orpaillage), trafics (10 tonnes d'or sont extraites par an légalement, mais 35 autres produites illicitement), insécurité...

Ce qui semble se dessiner aujourd'hui ­ même si le comité de pilotage du parc travaille encore à définir ses contours exacts et sa vocation ­, c'est une aire protégée «nouvelle génération» sc