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Libération

Camaïeu de chaleurs sur Dunkerque

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publié le 19 octobre 2004 à 2h38

Dunkerque envoyée spéciale

Yvon rigole en montrant un petit carré bleu ciel sur l'écran : «Léo, il habite là. Je vais lui dire que sa maison fuit, il va pas me croire.» Yvon est content : sa toiture est bien isolée. Comme à peu près la moitié des Dunkerquois. C'était ce week-end au Salon de l'habitat de Dunkerque. Près de 2 000 personnes se sont ruées sur le stand de la communauté urbaine (CUD) pour découvrir si leur toit était étanche. Et, depuis hier, les habitants de l'agglomération peuvent le vérifier tout seuls, d'un coup de clic sur la carte de leur quartier (1). Comment ? Grâce à la cartographie infrarouge de leur ville mise à disposition sur le Net, maison par maison.

Précision. En février et en mars, un hélicoptère a survolé dix-huit communes de l'agglomération et filmé, à la caméra infrarouge, les zones les plus urbanisées, puis on a superposé ces données avec les plans du cadastre. La technique est précise à 0,06 degré près (avec le même matériel, Jean-Claude Barré, patron de la société de télédétection, a compté le nombre de sangliers et de biches en forêt de Compiègne pour Monique de Rothschild). Résultat : un joli camaïeu de six couleurs, du bleu marine (déperdition non perceptible) au rose (déperdition excessive).

Près de 220 000 habitants sont concernés, du jamais vu à l'échelle mondiale sur une telle superficie. Un premier résultat à vue d'oeil, en attendant un dépouillement affiné des données, montre que la moitié des bâtiments fuient, plus ou moins gravement.