Après les poulets, les chats et les hommes, la grippe aviaire s'attaque aux tigres. Depuis la mi-octobre, trente tigres en sont morts au zoo de Sri Racha, à l'est de Bangkok, probablement après avoir dévoré des carcasses de poulets crus infectés par le virus de la grippe aviaire. Vingt-trois autres tigres malades, sur les 441 que compte le parc, ont été abattus sur ordre du ministère de la Santé «afin que le zoo ne devienne pas un réservoir pour la maladie», trente autres devaient l'être hier. Le zoo a été fermé, désinfecté et les fauves malades isolés. Des tests préliminaires montrent que les félins ont été tués par le virus de la grippe aviaire, mais des tests plus sophistiqués diront s'il s'agit bien de la souche H5N1 qui a tué des centaines de milliers de volailles et trente et un humains depuis le début de l'année. Cinq employés du zoo, qui distribuaient de la nourriture aux fauves, sont examinés car ils ont de la fièvre. L'usine Chaweewan, qui y livrait quotidiennement 15 tonnes de volailles crues (et qui exporte une partie de sa production), est actuellement inspectée.
Le virus de la grippe aviaire semble faire preuve d'une déconcertante facilité pour franchir la barrière des espèces. Or certains types de poissons, notamment les poissons-chats, sont élevés sous les poulaillers, se nourrissant des déjections de volailles. Interrogé sur la possibilité de transmission du virus des poulets aux poissons, un officiel de l'OMS répond : «A votre place, je ne mangerais pas de p