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Libération

Aigles impériaux ibériques : la situation empire

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publié le 28 octobre 2004 à 2h45

Madrid de notre correspondant

Avec son plumage marron intense, ses ailes d'une envergure de 2 mètres parsemées de blanc immaculé et ses yeux couleur miel, l'aigle impérial ibérique est un des animaux préférés des écologistes et des scientifiques espagnols. Par son nom latin, Aquila adalberti ressemble certes à son cousin royal, légèrement plus foncé. Mais deux bonnes raisons expliquent que le premier soit l'objet d'une attention bien plus grande : à l'image du lynx ibérique, de la colombe canarienne ou du bouvreuil des Baléares, l'aigle impérial se rencontre uniquement en Espagne ; ensuite et surtout, il fait partie des dix rapaces les plus menacés au monde. Alors qu'en Espagne on recense environ un millier de couples d'aigles «royaux», ses frères adalberti ne seraient pas plus de 200. «La mortalité de cette espèce est très élevée (60 %) et, si on ne fait rien , il n'y aura plus de spécimen dans deux siècles», avertit l'administration.

La vie de l'aigle impérial est précaire. Répartis dans le quart sud-ouest de l'Espagne, principalement à l'ouest de Madrid, autour de Ciudad Real et dans la sierra Morena, ces rapaces font les frais de lignes électriques (huit sont morts électrocutés en 2003), voire ­ dans 11 % des cas ­ des tirs à la carabine de chasseurs sans scrupule. «Cependant, la première cause de mortalité est l'empoisonnement par des morceaux de viande, confie Alberto Madrono, de la Société espagnole d'ornithologie. Cette pratique est le fait de certains chasseurs de liè