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Interview

La morue n'a pas les stocks ad hoc

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publié le 28 octobre 2004 à 2h45

Copenhague correspondance

Le Conseil international de l'exploration de la mer (Ciem), basé à Copenhague, a publié vendredi son rapport bisannuel sur l'état des stocks d'une soixantaine d'espèces de poissons de l'Atlantique Nord, de la mer du Nord et de la mer Baltique. Les avis scientifiques qu'il rend sont indispensables à l'élaboration de la politique de la pêche par la Commission européenne. Entretien avec Hans Lassen, conseiller en chef pour la pêche au Ciem.

Quel est l'état des stocks commerciaux cette année?

Malgré les mesures prises pour mieux gérer la pêche, les stocks commerciaux sont, d'un point de vue général, toujours à un niveau plutôt bas. On remarque que les poissons pélagiques (de pleine mer, loin du fond et des côtes, ndlr) se maintiennent à un niveau correct. En revanche, les espèces d'eau profonde ont atteint un niveau trop bas. Dans cette catégorie, le haddock de la mer du Nord fait figure d'exception : estimés à 460 000 tonnes, un record depuis trente ans, les stocks dépassent largement le plancher de 140 000 tonnes défini par le Ciem.

Quelles sont les recommandations du Ciem pour 2005 ?

La principale mauvaise nouvelle concerne les stocks de morue, évalués cette année à 46 000 tonnes dans la mer du Nord, soit largement en dessous du seuil minimum recommandé de 150 000 tonnes. Les stocks de morue s'effondrent également dans la mer d'Irlande et à l'ouest de l'Ecosse. La morue a été clairement victime de surpêche et nous recommandons d'interdire la pêche de cett