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Libération

La campagne «écologique» de Monsanto devant la justice

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publié le 29 octobre 2004 à 2h46

Le 4 novembre, la firme d'agrochimie Monsanto France devra répondre, devant le tribunal correctionnel de Lyon, de l'accusation de publicité mensongère pouvant induire en erreur le consommateur. La plainte a été déposée en 2000 par l'association écologiste Eaux et Rivières de Bretagne, à propos du Round Up, le pesticide inventé par le groupe en 1975. Monsanto, leader en France de la vente de pesticides aux particuliers, qui commercialise ce produit sous différents noms depuis une dizaine d'années, a bâti le succès du Round Up sur ses qualités «écologiques». Qualifié dans les publicités de «biodégradable», il est censé «protéger et respecter la nature». Des vertus miraculeuses pour un pesticide mais usurpées selon Eaux et Rivières de Bretagne.

Réhomologation. «En 2000, Monsanto s'est payé une grosse campagne de pub à la télé pour le Round Up. Nous, on venait d'obtenir les résultats d'études qui montraient la présence massive de glyphosate, la matière active du Round Up, dans les rivières bretonnes», raconte Gilles Huet, délégué de l'association. Or le glyphosate est un produit dangereux pour l'environnement dont la présence dans l'eau et les aliments est réglementée par de multiples textes français et européens. Scandalisée, l'association apprend que le Round Up a fait l'objet d'une procédure de réhomologation en 1993 aux Etats-Unis, et en Europe en 2001. «Or ces dossiers étaient étayés par des études scientifiques anciennes qui soulignaient le danger du glyphosate pour l'envir