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Libération

La nocivité du produit démontrée

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publié le 29 octobre 2004 à 2h46

Voilà une thèse qui n'accréditera pas les vertus «écologiques» du Round Up. Présentée le 10 septembre à l'université de Rennes, elle est le fruit de quatre ans de recherche de Julie Marc. A la station biologique de Roscoff (CNRS-université Pierre-et-Marie-Curie, Paris-VI), dans le laboratoire codirigé par Odile Mulner-Lorillon et Robert Bellé (1), elle a étudié l'impact du Round Up sur la division cellulaire chez l'oursin. Un modèle marin prisé des biologistes, car les oursins sont peu chers et disponibles en grande quantité, et la division cellulaire chez l'embryon est proche de celle de l'espèce humaine. Si le Round Up intéresse le laboratoire, c'est que ce pesticide ­ présenté comme inoffensif pour l'environnement par son fabricant ­ est de plus en plus utilisé, et on le retrouve de plus en plus dans l'environnement, l'eau et les aliments. Or la thèse de Julie Marc montre que le mécanisme qui contrôle la division de la cellule est affecté par la présence de glyphosate. Et la division s'en trouve ralentie. Ce qui évoque le processus de cancérisation. «C'est parce qu'une cellule ne va plus se diviser normalement qu'il y aura cancer», rappelle la chercheuse. Elle souligne la nécessité de poursuivre l'étude et d'utiliser d'autres modèles (levures, puis cellules de mammifères) afin de comprendre comment le glyphosate affecte la molécule qui contrôle le processus de division. Hélas, faute de budget, le programme de la station de Roscoff sur l'impact du Round Up est interrompu.

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