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Libération

Les navires retraités sont bien des ordures

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publié le 2 novembre 2004 à 2h50

Pour les écologistes, c'est une très grande victoire. Un navire en fin de vie contenant des substances toxiques pourra à la fois être considéré comme un navire et comme un déchet. Et donc soumis aux règles de la convention de Bâle, dont la septième assemblée plénière vient de rendre cette décision. «L'Union européenne est arrivée unie, raconte Martin Bézieux, qui suivait les discussions pour Greenpeace. De fait, il n'y avait qu'un seul Etat signataire de la convention, le Japon, pour s'opposer, mais il a fini par accepter un compromis.» Au rang des opposants se trouvaient bien sûr les armateurs, qui refusent de considérer un navire comme un déchet, et les Etats-Unis, qui aimeraient bien fourguer à l'étranger leur «flotte fantôme», des navires de la Navy en ruine et bourrés de produits toxiques. Mais n'étant pas signataires de la convention, leur voix a été «masquée» par celle des pays d'Afrique qui se refusent à devenir des décharges de bateaux.

La réglementation associée à cette décision sur les navires poubelles ne sera pas décidée avant la prochaine réunion de la convention, en 2006. «En attendant, il est désormais obligatoire de disposer de l'autorisation du pays d'accueil avant de lui adresser une épave à démanteler, explique Martin Bézieux. De plus, le principe de minimisation du risque est acquis, ce qui oblige le pays propriétaire à financer une prédécontamination avant d'envoyer le navire chez un casseur étranger.» C'est ce que fait la France aujourd'hui ­ après moul