Le Havre correspondance
«Nous sommes très inquiets.» Alexis Maheut, président du comité régional des pêches de Haute-Normandie, s'interroge : «Que va devenir l'estuaire de la Seine ?» Et de citer la découverte de nouveaux contaminants dans le fleuve, jusqu'à son embouchure, entre Le Havre et Deauville, la disparition de nurseries de poissons, les effets des dragages et des nouveaux aménagements...
«On va de découverte en découverte», s'inquiète Alexis Maheut. Depuis 1995, l'estuaire de la Seine (160 kilomètres à partir de la Manche) fait l'objet d'un énorme programme de recherches pluridisciplinaire, Seine-Aval. Campagnes en mer, modélisations, une centaine de chercheurs d'une quarantaine de laboratoires planchent sur le sujet. Pour «comprendre le fonctionnement, identifier les problèmes, aider les prises de décisions», résume le directeur scientifique Louis-Alexandre Romana. Résultat : on constate la diminution de certains groupes de contaminants (métaux lourds, chlore), liée à la diminution des rejets industriels dans cet estuaire où le Bassin parisien 30 % de la population française déverse ses déchets. Mais aussi la forte concentration de nouveaux polluants, comme l'argent, l'un des trois contaminants les plus toxiques avec le mercure et le cuivre. Rejeté par le secteur de la photographie et de l'imagerie, il est retrouvé chez les bulots, les coquilles Saint-Jacques et les soles.
Autre pollution : les substances pharmaceutiques. Les campagnes de prélèvements entre 2002