Dannenberg envoyée spéciale
Heinke hoche la tête, visiblement émue. «Non, je ne comprends vraiment pas comment une chose pareille a pu arriver. Il devait bien y avoir des policiers et des militants sur place pour prévenir le conducteur du train, non ?» Le décès, dimanche soir, de Sébastien Briat, le jeune militant français percuté par le convoi transportant douze conteneurs de déchets nucléaires en provenance de La Hague et à destination de Gorleben, en Basse-Saxe (nord de l'Allemagne), laisse les militants antinucléaires allemands perplexes. «Nous avons peut-être plus d'expérience que les Français, avance Heinke, employée de banque à Hambourg et militante écologiste depuis vingt-cinq ans. La mort de ce jeune homme montre à quel point ce convoi est absurde et dangereux. Cela ne peut que nous inciter à militer avec plus de force pour une sortie totale du nucléaire.» A n'importe quel prix ? «Bien sûr que non, se défend Heinke. Nos enfants sont aussi engagés dans le mouvement et nous les incitons toujours à la plus grande prudence. Ils ne mènent aucune action de manière irréfléchie.»
Soupe aux lentilles. Après la veillée funèbre qui s'est tenue dimanche soir dans la gare de Hitzacker, l'une des gares traversées par le convoi nucléaire, de nombreux militants sont rentrés chez eux effondrés. Lundi après-midi, le village où ils se retrouvent habituellement pour protester contre le passage du train était totalement vide. Les activistes ont préféré se concentrer sur le blocage des deu