Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la question n'est pas de savoir s'il y aura une épidémie de grippe aviaire chez l'être humain, mais seulement quand elle surviendra. Et cette épidémie pourrait tuer des millions de gens, estime le docteur Klaus Stöhr, responsable du programme contre la grippe au sein de cet organe des Nations unies. «Le risque d'une épidémie n'a jamais été si grand qu'aujourd'hui. Toutes les conditions sont réunies. Lorsqu'elle se déclenchera, entre un quart et un tiers de la population mondiale pourrait être touchée et un 1 % des gens contaminés pourrait mourir.» Face à ce danger, l'OMS a réuni, jeudi et vendredi à Genève, une quarantaine d'industriels et d'experts de la santé publique afin de réfléchir aux moyens de lever les obstacles à la mise au point d'un vaccin.
L'OMS souhaiterait que l'industrie pharmaceutique puisse produire 6 à 8 milliards de doses par an dès le déclenchement de l'épidémie. Or, au rythme actuel des investissements, cet objectif ne pourra pas être atteint. Selon des calculs de probabilités, les pays développés ne disposeront que d'une capacité de production annuelle de 1,2 milliard de doses, dont seul le surplus sera exporté vers les autres pays du monde.
Prototype. D'où la nécessité pour l'OMS de stimuler de toute urgence la recherche et le développement. Seules deux sociétés, Aventis et Chiron, vont dans les prochains mois tester des vaccins sur des êtres humains. L'OMS déplore qu'à ce jour, seuls troi