Menu
Libération

La police moscovite s'essaie à l'écologie

Article réservé aux abonnés
publié le 16 novembre 2004 à 3h02

Moscou de notre correspondante

«Souvent on nous appelle la police gynécologique. Mais ce n'est pas grave : je suis sûr que notre travail est vraiment important.» Iouri Samarine, 36 ans, est convaincu de sa mission : depuis six ans déjà, il fait partie de la «police écologique» de Moscou, une force spécialement créée pour traquer crimes et délits contre l'environnement. «Vitebsk. 20-37. 20-36», crachote la radio de sa voiture de patrouille, comme dans un bon vieux Starsky et Hutch, qui se jouerait en Russie, sur la piste des pollueurs. «Nous avons toutes sortes de crimes et délits à combattre, explique le major Samarine. Les automobilistes qui se garent sur les gazons, ceux qui lavent leurs voitures en pleine rue, les gens qui jettent leurs ordures n'importe où, ceux qui vendent des animaux ou des fleurs à la sauvette, les promoteurs qui abattent des arbres sans autorisation, ceux qui construisent des garages sans permis...» A Moscou, «30 à 40 % de tous les appels enregistrés par la police» concernent des problèmes écologiques.

Délit préféré. Au pays de la pollution de masse, des forêts décimées, des stocks nucléaires à l'abandon et des villes asphyxiées, Moscou est fière de dire qu'elle dispose, depuis 1996 déjà, d'une police verte, forte de 1 000 agents. «La police écologique devrait même être considérée comme la plus importante de toutes, assure son chef, le colonel Constantin Polouda. Car les crimes écologiques peuvent faire bien plus de victimes qu'un simple meurtrier. Ima