Dakar envoyé spécial
Après le Canada et la Norvège, la France va permettre aux laboratoires spécialistes de la copie de médicaments d'exporter des molécules à bas prix vers les pays du Sud, même si celles-ci sont protégées par des brevets. Le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a dévoilé, hier à Dakar, le texte d'un projet de loi qui ferait de la France le troisième pays du monde à se mettre aux normes de l'accord de l'OMC du 30 août 2003. Celui-ci est destiné à faciliter l'accès des pays les plus pauvres aux traitements à des coûts planchers, notamment dans le cas du sida. «Il faut des médicaments pour le Sud, de qualité et bon marché», a déclaré le ministre, affirmant que le texte serait présenté au Parlement en décembre ou en janvier, sauf si le règlement européen similaire en projet à Bruxelles aboutit dans l'intervalle. Une annonce attendue faite au cours d'un séjour express de 24 heures dans la capitale sénégalaise, où le ministre a évoqué le sujet avec le président Abdoulaye Wade.
Innovations. Les pays ravagés par le sida pouvaient jusque-là s'approvisionner en copies de molécules les génériques , notamment en Inde : ce pays ne reconnaît pas les brevets sur les médicaments et des firmes comme Ranbaxy ont ainsi pu dupliquer les antirétroviraux d'Abbott ou Merck. Cette concurrence a permis, en moins de quatre ans, de faire chuter le coût du traitement, passé de plus de 10 000 dollars par patient et par an à un montant variant de 300 à 500 dollars. Elle a aussi s